La guerre

Article : La guerre
Crédit: Photo by Somchai Kongkamsri via pexels
12 octobre 2023

La guerre

La guerre, elle fait partie des mots les plus médiatisés du 21ème siècle. De l’Europe en Asie, en passant par le Moyen Orient, de la Corne de l’Afrique jusqu’au Sahel, les armes lourdes vibrent au rythme des conflits séparatistes, terroristes, idéologiques et autres. L’idéal de la paix ne s’est jamais fait autant sentir sur les lèvres.

Le récit d’une guerre oubliée

Ma plus grande lecture de cette année serait peut-être, l’inspirant roman de l’autrice nigériane, Chimamanda Ngozi Adichie, L’Autre moitié du soleil. Une œuvre qui nous plonge profondément dans les troubles d’une guerre oubliée, entre le Nigeria et la République éphémère du Biafra. Les Haoussa du nord, d’un côté et les Ibos de l’autre côté. Cette guerre purement ethnique a fait des milliers de morts dans le Nigeria actuel. La famine, les épidémies de kwashiorkor et autres maladies ont fait plus de ravages que les mortiers des « vandales » un terme désignant les Nigérians. Adichie fait une retranscription de témoignages et, dans une écriture bouleversante, guide le lecteur vers les horreurs engendrées par des décisions politiques et des croyances auxquelles les peuples se sont attachés de façon idyllique.

Une famine meurtrière ravagea le Biafra dont un demi-soleil jaune s’étale sur l’éphémère drapeau du pays, ce qui symbolisa son avenir. Les enfants avec des ventres en forme de ballon, furent atteints de la malnutrition, les femmes dévastées par la faim, des maladies inconnues, n’eurent d’autres options que de survivre. En mangeant des paquets de garris, de morues salées, des rats rôtis ou même des lézards traqués dans leurs trous. Pourtant des milliers de Biafrais n’ont pas survécu sous les raids aériens des hommes de Gowon. La guerre rend tout le monde impuissant !

La lecture de ce livre de 663 pages, m’a fait méditer. J’ai eu l’impression d’être un néophyte de la question de la guerre, même si je vis au Mali, un pays profondément mobilisé dans un tel conflit. Je me souviens à une époque de ma jeune vie, du visage d’un leader palestinien avec un turban d’imam noué sur la tête dans les médias, il s’agissait du Yasser Arafat. Cet homme, je l’aimais comme ça, avec son Prix Nobel de la paix, mais ma peine fut grande quand j’ai appris sa disparition soudaine, qui n’a jusqu’à présent pas été élucidée. C’est aussi comme ça la guerre ! 

Désormais, Yasser Arafat n’apparaît plus sur le lugubre téléviseur de ma grand-mère. 

Le dirigeant palestinien, le prix nobel de la paix en 1994
@DavidUk32 wikicommon

La guerre dans tous les sens

J’ai encore en mémoire ce vieil adage prononcé par nos révolutionnaires: « celui qui veut la paix, prépare d’abord la guerre ». Pourtant, cette vieille citation ne m’éprouve pas grand-chose. Il suffit d’allumer sa radio, télévision ou son smartphone pour que les tranches d’informations nous assomment tout azimuts. Elles nous submergent d’attaques par-ci par-là, et du nombre de civils tués qui n’arrête pas d’évoluer. Nous découvrons avec impuissance la vraie face du monde actuel. La guerre rend tout orphelin et les rêves s’évaporent.

Dans ce monde actuel, il existe une guerre encore plus ravageuse que l’échange de roquettes qui font trembler la terre. C’est la guerre de communication, la machine de la propagande qu’alimente la guerre. Tous les belligérants y vont de leurs propres manœuvres pour gagner l’opinion populaire. Leurs méthodes consistent généralement à distiller du faux partout. C’est pourquoi il est difficile pour un professionnel de l’information d’être indépendant en cette époque de la guerre moderne. Les armes ne sont pas les seules à détruire. Un simple clic sur « publier » produit l’irréparable. 

De Kiev à la bande de Gaza, en passant par le Sahel, de Mogadiscio à Khartoum jusqu’aux portes éthiopiennes, les armes lourdes ainsi que les missiles de la désinformation font la loi.

Des morts, comme si les âmes humaines étaient gratuites

Dans une guerre, les morts peuvent se compter par dizaines, centaines voire milliers. Des armes de plus en plus sophistiquées et destructrices, fabriquées par des pays idéalisant la paix mondiale, explosent les chairs humaines et ravagent la nature sur sa route sinistre.

Photo by Somchai Kongkamsri via Pexels / Quatre soldats portant des armes, un hélicoptère derrière eux

La guerre ne cause pas que des morts sur son chemin. Elle engendre des conditions de vie difficile extrêmement difficile. Plus de trois millions de personnes ont fui la région sahélienne dévastée par les conflits armés, selon le Haut-commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés. Ces personnes abandonnent toute une culture et leur civilisation meurt dans l’agonie de la solitude. La recrudescence de la violence au Sahel (Burkina Faso, Niger et Mali) a entraîné la fermeture de près de 7 800 écoles primaires, selon Save the Children, le nombre de fermetures ayant augmenté de 20% au cours de l’année écoulée.

D’après cette organisation non gouvernementale, à la fin du mois de juin 2023, près de 1,4 million d’enfants n’avaient pas le droit universel en tant qu’humain d’accéder à l’éducation et aux compétences que cela requiert. Ces mômes auront du mal à contribuer pleinement à l’évolution de leurs communautés en tant qu’adultes.

La guerre n’apporte que le désastre. Elle piétine les rêves. Elle dévaste les cultures et les civilisations. Elle crée le désamour, la rancœur et renforce l’esprit de vengeance. 

Les Biafrais avaient cette phrase du poète Okeoma (un personnage du roman, L’autre moitié du soleil) gravé dans la tête : « Si le soleil refuse de se lever, nous le ferons se lever ». Pourtant, leurs peines furent grandes quand le soleil a refusé de se lever sur l’éphémère pays

Maintenant laissez-moi vos avis en commentaire. Selon vous, un monde sans guerre est-il possible aujourd’hui ?

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